Le potentiel de vie, de nutriments et de diversité est énorme. L’eau défie la gravité (les éléments y vivent en suspension), tous le monde aime l’eau, nous en sommes issue et elle nous fascine… L’eau permet une polyculture intégrée qui atteint plus de protéines par mètre carré que n'importe quel système terrestre. Nous pouvons donc en faire un élément primordial du design en reliant à la fois le côté productif et le côté plaisir de l’eau…
C’est un sujet spécial, car pour de nombreuses personnes, ce n’est pas un sujet familier et spécialement en occident, où nous avons oublié les techniques de nos aïeuls. De plus, il ne s’agit pas seulement de parler de poissons, mais également de tous les autres éléments qui peuvent être très productifs dans l’eau, avec par exemple :
Des plantes aquatiques :
qui se mangent : les châtaignes d’eau, le riz fournit la principale source alimentaire sous les tropiques, le riz sauvage pousse au Canada et peut pousser également chez nous, le lotus est comestible ;
qui fertilisent le milieu ;
qui s’utilisent comme mulch de grande qualité ;
qui filtrent l’eau…
Et des animaux :
poissons (les végétariens sont particulièrement intéressants, parce qu’ils transforment directement la matière organique) ;
crustacées (crevettes, écrevisses qui s’associent très bien avec les cultures de riz) ;
coquillages (moules d’eau douce qui filtrent l’eau constamment et produisent des phosphates dans leurs déjections) ;
reptiles (tortues) ;
amphibiens ;
oiseaux ;
mammifères (castors)…
Pour faire un design de tous ces éléments ensemble, le principe de stabilité par rapport à l’agriculture sur terre est inversé :
le plus grand système vous pouvez réaliser et le plus soutenable il peut devenir.
L’idéal serait d’avoir un bassin d’au moins 300m3 d’eau, car avec ce volume, l’énergie devient de plus en plus réduite et le système global peut devenir stable (cela correspondant environ à un bassin de 12m x 16m x 1,8m). Un grand bassin ne nécessitera aucune attention particulière, si ce n’est la récolte qui peut être plus fastidieuse. Cependant, il est préférable d'avoir un certain nombre de bassins en série qu’un seul très grand bassin, si plus de contrôle s’avère nécessaire.
L'eau peut être alimentée d'un bassin à un autre, avec un flux croissant d'oxygène. La plupart des systèmes d’aquaculture que nous pouvons voir dans certaines fermes, fonctionnent naturellement sans l’intervention de l’homme (comme en zone 5).
La chaîne de la vie dans l’eau
La plupart de ces bassins respectent un cycle de vie qui peut être copié pour réussir un bassin ; nous avons dans l’ordre micro-macro :
les algues ;
le zoo-plancton qui décompose la matière organique (pour lancer le système et créer du zoo-plancton, vous pouvez inoculer un seau de boue (prise sous l’eau) et provenant d’un bassin avec une vie riche) ;
les crustacés (crevettes, écrevisses…) qui se nourrissent de zoo-plancton (beaucoup d’oeufs sont amenés par les oiseaux d’eaux sauvages de passage) et autres mollusques (récupérés ou stockés) ;
les poissons (il peuvent être achetés quand ils sont alevins ou récupérés).
Au niveau des plantes d’eau, nous avons :
les plantes de ripisylve (bordures) qui filtrent l'eau et nourrissent les poissons végétariens ;
les plantes semi-immergées (jusqu’à 60cm de profondeur) qui poussent sous l'eau avec des feuilles et des fleurs au-dessus de l'étang ;
les plantes réellement aquatiques (normalement pas au delà de 2,5m, car c’est en général la profondeur maximum en aquaculture) ;
les plantes flottantes (les plantes semi-immergées et flottantes sont les plus filtrantes).
En plus d'être comestibles de nombreuses plantes peuvent être utilisées comme une riche source de paillis pouvant retenir des niveaux élevés d’humidité (certaines retenant jusqu'à 40 fois leur poids en humidité). Certaines plantes poussent sans cesse, et doivent être récoltées continuellement, dans le cadre d'un régime d'entretien et de paillage. Les plantes abritent également les poissons et elles modèrent les écarts de température de l’eau.
Le choix des plantes de bordure fait partie intégrante du design. En effet, il y a beaucoup de poissons végétariens qui mangent particulièrement ces plantes et fournissent ainsi du fumier dans l'eau, fournissant à leur tour de la nourriture pour d'autres poissons.
Ce cycle naturel, réduit le besoin d’intrants alimentaires extérieurs et donc créé plus de stabilité dans le système.
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