Pour créer une forêt comestible productive, il serait bien de la concevoir également pour y inclure des aliments, du fourrage pour les animaux, du bois pour la construction, et du bois de chauffage. Lors de la plantation initiale, elle sera donc plantée à 90% par des espèces de soutien fixatrices d’azote et par 10% d'arbres comestibles productifs.
Les fabacées (légumineuses) construisent le sol et fournissent du paillis et un abri pour les arbres à croissance plus lente :
la fixation du sol est assurée par une couverture végétale azotée les 6 premiers mois ;
puis des petites plantes légumineuses en buisson pendant 4 à 5 ans ;
puis des arbres de moyen terme (entre 10 et 15 ans) ;
et enfin par de grands arbres (de 15 à 30 ans).
Arrivés au climax, lorsque les arbres productifs ont atteint leur pleine hauteur, il devrait y avoir une inversion de la couverture arborée, soit 90% d’arbres fruitiers productifs et 10% d’arbres de type légumineux.
La hauteur à maturité des arbres, doit être prise en compte lors de leur positionnement initial. La canopée des arbres de production pourra fournir de l’ombre aux arbres légumineux plus petits, ainsi qu’à d'autres arbres de production.
Certains arbres se développent dans une lumière filtrée comme des arbres de sous-bois.
D'autres choses à prendre en compte dans le positionnement des plantes :
les plantes résistantes à la sécheresse devraient être placés ensemble ;
de la même manière, pour les plantes affectionnant l’humidité ;
certains arbres sont allélopathiques (ils produisent des substances biochimiques qui sont préjudiciables à la croissance d'autres plantes) ;
il doit y avoir 2 arbres mâles et femelles de certaines espèces plantées pour une bonne pollinisation croisée.
Avoir une couverture de plantes fixatrices d’azote est particulièrement important sous les tropiques, car les sols sont peu couvert d’humus (il fait tellement chaud et humide que tout se décompose trop rapidement, ne permettant pas d’avoir de couche d’humus suffisamment épaisse).
C’est également pour cela que la déforestation sous les tropiques est catastrophique, car la repousse de nouvelles plantes sans humus est très difficile.
Cela reste néanmoins aussi très important sous tous les autres climats pour favoriser le processus de succession.
Réseau mycorhizien
Il existe également une interaction très importante avec le réseau mycorhizien (du grec myco : champignon et rhiza : racine) qui compte à peu près 1000m de filaments mycéliens pour 1m de racine et qui, grâce à cette relation principalement symbiotique avec l’arbre, permet d’échanger des nutriments (venant des minéraux), de l’eau et des sucres (amidon principalement), avec les racines.
90% des plantes sur Terre sont mycorhizées - c'est ce qu'on appelle Wood Wide Web.
Un réseau mycorhizien optimal agirait comme un «engrais» sans en avoir les inconvénients, gratuitement et en se passant de pesticides, fongicides et divers amendements.
Il est actuellement démontré qu’un groupe d’arbres communiquent entre eux grâce aux échanges chimiques (électriques) réalisés à travers leur réseau mycorhizien.
Vue d'esprit d'un réseau mycorhizien...
Ainsi, lorsque certains arbres sont attaqués par un insecte prédateur, une réaction est observée sur d’autres arbres du groupe non encore attaqués. Ils répondent à l’attaque et au stress en émettant des substances toxiques (tanins par exemple), que les prédateurs n’aiment pas.
On a également découvert que parfois ce sont directement les racines qui sont connectées entre elles, parfois même entre 2 espèces d’arbres différentes.
Des expériences récentes en Suisse ont démontrées qu’une part non négligeable de CO2 absorbé par la forêt (4 %), pouvait se transmettre entre les arbres à travers le sol, par les racines.
Cette spécificité de connectivité a pour l’instant été démontrée pour les arbres, mais pas encore pour le reste des plantes...
Guildes de plantes
Les guildes sont des agencements volontaires de plantes majoritairement pérennes, souvent autour d'un arbre fruitier particulier.
Guilde du murier
Il a été remarqué que des plantes se retrouvaient très souvent les unes à côté des autres dans la nature, et que ces associations naturelles n’étaient pas un hasard. Elles sont dues à une coopération mutuelle dans de nombreux domaines, afin que les végétaux puissent mieux prospérer. Les guildes servent ainsi a créer des systèmes nourriciers et utiles pour l’homme : productifs, sains, aidant et accélérant la régénération.
L’humain est alors gagnant, la nature et la biodiversité également...
Guilde du pommier
Le principe d'une guilde n'est donc pas d'associer tel espèce, avec tel autre, mais plutôt d’observer, puis d’imiter les associations qui fonctionnent chez nous, en fonction des contextes.
On va donc plutôt s'orienter vers des associations de plantes qui permettent d'obtenir :
des écosystèmes stables, productifs et résilients, par un choix de plantes qui se rendent des services mutuels : pomper l'eau pour les autres plantes, fertiliser les plantes voisines, attirer les pollinisateurs, repousser les ravageurs, couvrir les sols, faire de l'ombrage, résister aux maladies, aux aléas climatiques, etc… ;
des écosystèmes diversifiés, par l’utilisation d’une large palette de plantes différentes ;
des écosystèmes soutenables, adaptés au contexte et qui s’autosuffisent dans le temps, comme dans la nature ;
des écosystèmes économes en énergie fossile et en travail humain.
Guilde de l'amélanchier
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